Comment se transmet la maladie ?
Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo se transmet principalement par l’intermédiaire des tiques, mais plusieurs modes de transmission sont possibles. Comprendre ces voies est essentiel pour mieux prévenir l’infection.
1. Transmission par les tiques (voie principale)
Les tiques du genre Hyalomma sont les principales vectrices du virus. Elles se contaminent en se nourrissant du sang d’animaux infectés, puis transmettent le virus à d’autres hôtes, y compris l’homme, lors de piqûres.
- Piqûre directe : la salive infectée de la tique pénètre la peau lors de la piqûre.
- Écrasement de tiques : manipuler ou écraser une tique à mains nues peut entraîner une infection si le virus entre en contact avec des plaies ou les muqueuses.
- Aérosols contaminés : dans de rares cas, l’inhalation de particules provenant de tiques broyées peut être un vecteur d’infection.
Les tiques Hyalomma sont particulièrement résistantes et peuvent rester infectées toute leur vie. Elles transmettent le virus :
- Verticalement : de la femelle infectée à ses œufs.
- Transstadialement : le virus persiste à travers les différents stades de développement (larve, nymphe, adulte)
2. Transmission par contact avec des animaux infectés
Les animaux domestiques (bovins, ovins, caprins, chevaux) et la faune sauvage jouent un rôle de réservoir amplificateur du virus. Bien qu’ils ne présentent pas de symptômes, les animaux développent une virémie temporaire (présence du virus dans le sang) pouvant durer jusqu’à 15 jours.
Situations à risque :
- Manipulation de bétail en zone endémique sans protection adéquate.
- Abattage, dépeçage ou traitement de carcasses d’animaux infectés.
- Contact avec le sang, les tissus ou les fluides d’animaux contaminés (surtout en abattoir ou à la ferme).
3. Transmission interhumaine (plus rare)
Bien que moins fréquente, la transmission de personne à personne est possible, principalement par contact direct avec :
- Le sang ou les fluides corporels d’un patient infecté (salive, urine, vomissures, sécrétions respiratoires).
- Des surfaces ou du matériel médical contaminés (aiguilles, instruments chirurgicaux).
Les professionnels de santé sont particulièrement exposés en l’absence de précautions standards. Des épidémies hospitalières ont été rapportées dans plusieurs pays.
4. Transmission en laboratoire (exceptionnelle)
Les personnes travaillant avec des échantillons infectés en laboratoire peuvent être exposées au virus en cas de :
- Manipulation sans équipement de protection individuelle (EPI) adapté.
- Accidents de laboratoire (coupures, éclaboussures).
Quels facteurs favorisent la transmission ?
- Activités agricoles ou d’élevage en zones endémiques
- Chasse, randonnées ou bivouacs en milieux infestés de tiques
- Réchauffement climatique favorisant la propagation des tiques vers de nouvelles zones
- Commerce et transport d’animaux vivants non contrôlés